Force est d’admettre que, dans le monde de l’acceptabilité sociale, des projets discutables passent parfois comme dans du beurre à coup de belles stratégies de civic washing, alors que des projets qui ont pourtant un bon fond suscitent parfois la controverse faute de dialogue.
Pour certains idéateurs et idéatrices de projet, se lancer dans une démarche de participation citoyenne ou même de consultations à petite échelle, ça peut faire peur : peur de perdre le contrôle, de créer des attentes, d’allonger l’échéancier, d’alourdir la facture, de donner une tribune additionnelle aux détracteurs, etc.
Pour MU Conseils, c’est au contraire une occasion à saisir, dont les promoteurs audacieux ne devraient jamais se priver. Une bonne démarche de consultation déployée au bon moment permet de prendre les devants et de développer un projet en phase avec son milieu d’implantation.
La crainte de perdre le contrôle de son projet ou de son image
C’est justement lorsqu’aucune séquence et aucun mécanisme de participation ne sont établis que l’on risque le plus de perdre le contrôle, faute de moyens pour anticiper et canaliser les opinions qui seront inévitablement émises au sujet du projet. Une démarche participative n’est ni plus ni moins que la mise en place de conditions de succès pour coordonner un dialogue fructueux et constructif.
La peur de créer et devoir gérer des attentes
Dans toute démarche de participation publique, il y a assurément un piège dans lequel il ne faut pas tomber, soit celui de générer des attentes auxquelles on ne pourrait répondre. La clé est de définir en amont le carré de sable et la marge de manœuvre pour faire évoluer le projet. Le terrain devient alors fertile pour imaginer des compromis et, ultimement, définir un projet plus durable, connecté avec le milieu et cohérent avec la vision de développement du territoire.
La phobie de renforcer la voix des détracteurs
Soyons honnêtes! Il y aura toujours des personnes qui s’opposeront à un projet donné. En revanche, sont souvent plus nombreuses encore les personnes quelque peu indifférentes ou peu informées sur le projet. En donnant les bons outils à tout le monde pour s’informer et s’exprimer, les chances sont plus grandes de pouvoir s’appuyer sur le pouls réel de la population dans son ensemble. Le piège? Ne pas être assez inclusif et dynamique dans ses méthodes et outils de communication pour rejoindre les différents publics. Offrir une chance égale à tous et à toutes de s’exprimer, mais surtout susciter l’envie de le faire est certainement un art.
« Oui, mais je n’ai besoin de l’avis de personne, je suis en règle et je fais du développement… »
Peut-être! Cependant, se priver de l’avis de la communauté, c’est une opportunité manquée de décupler l’impact positif du projet et de se positionner comme un acteur proactif, responsable et innovant, qui ose faire les choses autrement.
« Oui, mais, de toute façon, j’ai déjà pensé à tout et mon projet est exemplaire… »
Merveilleux! Un projet modèle ne va-t-il justement pas au-delà du concept lui-même, mais bien jusque dans la façon dont il est implanté et dont il perdure dans le temps? De plus, qui dit que le milieu d’accueil valorise les mêmes critères d’exemplarité que ceux retenus par le promoteur du projet? Investir l’énergie dans un projet durable et en adéquation avec son milieu, n’est-ce pas ce qui est vraiment exemplaire?
« Oui, mais j’ai déjà une forte adhésion autour de mon projet, à quoi bon… »
La controverse n’est pas la seule raison qui devrait déclencher le goût pour la population de s’impliquer dans un projet. Permettre la participation publique à une étape hâtive du processus de développement d’un projet favorise le sentiment d’appartenance et de fierté, ainsi que le désir d’y collaborer. Les consultations sont parfois vues comme une longue étape de plus dans un échéancier souvent bien chargé. Or lorsque c’est bien fait, les étapes qui suivent peuvent se déployer plus vite, car les parties prenantes sont mobilisées dans le bon sens.
La conclusion est la suivante : le dialogue est toujours une clé qui ouvrira bien des portes si on se donne les moyens de le lancer sur de bonnes bases, au bon moment, de la bonne façon. On s’appelle et on en jase?